vendredi 5 février 2016

Les chauffeurs de VTC en colère paralysent l'accès à Roissy

Les VTC ont levé jeudi vers 19 h un rassemblement place de la République, où la préfecture de police avait recensé environ 200 véhicules à la mi-journée.

VTC: opération escargot à Roissy avant une manif à Nation

Les chauffeurs de VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) entamaient vendredi leur troisième jour de manifestation contre les mesures protaxis avec une opération escargot à Roissy, après des heurts nocturnes avec des taxis Porte Maillot à Paris.
Entre 05H30 et 07H30 environ, une quarantaine de VTC ont bloqué l'accès à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle depuis l'autoroute A1, avant que la police aux frontières ne fasse lever le blocage, a-t-on appris de source aéroportuaire.
Les VTC effectuent depuis une opération escargot pour embouteiller les terminaux, la police aux frontières tentant de maintenir une voie de circulation pour les automobilistes.
Plus tôt dans la nuit, vers 01H30, Porte Maillot à l'entrée ouest de Paris, des jets de projectiles avaient opposé des chauffeurs de VTC à une cinquantaine de chauffeurs de taxis, provoquant l'intervention des forces de l'ordre pour les séparer et la dispersion des deux parties.
VTC et LOTI (chauffeurs de transport collectif à la demande, devant véhiculer au moins deux passagers et au maximum neuf) ont également prévu de se retrouver à partir de 09H00 place de la Nation, dans l'est de la capitale.
Ils avaient levé jeudi vers 19H00 un rassemblement place de la République, où la préfecture de police avait recensé environ 200 véhicules à la mi-journée. Une cinquantaine se sont rendus en début de soirée à l'aéroport de Roissy, où ils ont bloqué partiellement un accès autoroutier, avant de faire demi-tour face à un déploiement de renforts de CRS.
Mot d'ordre du mouvement: "Sauver 10.000 emplois dans un secteur où la demande existe".
La mobilisation des VTC survient une semaine après l'annonce par le gouvernement, sous la pression d'un mouvement de colère des taxis, de "contrôles incessants" pour traquer les chauffeurs de VTC "fraudeurs" (détenteurs d'une licence de transport collectif LOTI mais effectuant des courses individuelles, au mépris des règles).
- Macron s'en mêle -
Jeudi, une réunion des représentants des VTC avec le médiateur nommé dans ce conflit s'était achevée sans résultat.
Ils ont été piqués au vif de n'être reçus que par le médiateur, le député PS Laurent Grandguillaume, alors que les taxis avaient été reçus par le Premier ministre lui-même vendredi dernier.
Les employeurs de VTC ont d'ailleurs "refusé la réunion" en signe de protestation. Une délégation représentant une partie des manifestants a en revanche été reçue en début d'après-midi, et a convenu de présenter des propositions d'évolution de la réglementation dans une semaine.
Six plateformes de mise en relation ont ensuite rencontré à leur tour le médiateur à Matignon. Arrivés peu après 16H00, leurs dirigeants ont apporté des cartons contenant selon eux 150.000 lettres de soutien. "10.000 emplois", était-il écrit sur ces boîtes.
"C'est un marché qui est en croissance et il faut créer les moyens de satisfaire cette croissance", a plaidé Yves Weisselberger, patron de la plateforme VTC Snapcar, ajoutant que "nous avons pu exprimer la détresse, le risque pour l'emploi de ces milliers de chauffeurs qui ont manifesté ces deux derniers jours".
"Il y a à quelques centaines de mètres d'ici des VTC qui sont en train de manifester, après les taxis, qui montrent la difficulté des changements qui sont à l'oeuvre dans nos sociétés et qui vont avec cette transformation", a constaté de son côté le ministre de l'Economie Emmanuel Macron jeudi soir, devant un parterre d'éditeurs de logiciels.
"Ce n'est pas le gouvernement qui, d'ailleurs, aura à décider quelque chose. Ce sont celles et ceux qui consomment de la mobilité, et celles et ceux qui offrent de la nouvelle mobilité. C'est ça qui va se passer", a poursuivi le ministre.
Même son de cloche sur le terrain: "On est en 2016, il faut accepter que le monde évolue", lance Ahmed, VTC pour la plateforme américaine Uber, présent sur la place de la République. "Ca fait quatre ans que je cherche (un emploi) dans l'informatique, je n'ai pas trouvé. Ils veulent qu'on devienne délinquants ou dealers?"

Les VTC et les taxis perturbent les accès à Roissy


Les forces de police auraient réussi à convaincre les chauffeurs de VTC de quitter la zone de l'aéroport parisien pour rejoindre la place de la Nation où une moblisation est prévue. Mais certains s'y refusent.
Troisième jour de mobilisation des chauffeurs des VTC. Vent debout contre les mesures pro-taxis, ils poursuivent leur mouvement ce vendredi matin. Dans un premier temps, les VTC ont décidé de bloquer les accès aux terminaux de l'aéroport de Roissy. Après environ deux heures de perturbations, les forces de police auraient convaincu les chauffeurs de quitter la zone et ont accepté de les esctoter jusqu'à Paris et plus précisément la place la Nation (XIe et XIIe) où une manifestation est prévue. Contacté par Le Figaro, Aéroports de Paris a confirmé que «le trafic est fluide sur Roissy et que les accès à l'aéroports ne sont plus bloqués ou perturbés».
La mobilisation des VTC survient une semaine après l'annonce par le gouvernement, sous la pression d'un mouvement de colère des taxis, de «contrôles incessants» pour traquer les chauffeurs de VTC «fraudeurs» (détenteurs d'une licence de transport collectif LOTI mais effectuant des courses individuelles, au mépris des règles). Le ministre de l'Économie, en personne, dont on sait qu'il soutient l'essor des plateformes de VTC, a commenté cette manifestation, jeudi soir, estimant que «ce n'est pas au gouvernement de décider des évolutions de l'économie, mais celles et ceux qui consomment de la mobilité, et celles et ceux qui offrent de la nouvelle mobilité». Autant dire les consommateurs.
«On est en 2016, il faut accepter que le monde évolue»
Jeudi, une réunion des représentants des VTC avec le médiateur nommé dans ce conflit s'était achevée sans résultat. Les représentants des nouveaux modes de transports ont été piqués au vif de n'être reçus que par le médiateur, le député PS Laurent Grandguillaume, alors que les taxis avaient été reçus par le premier ministre lui-même vendredi dernier. Les employeurs de VTC ont d'ailleurs «refusé la réunion» en signe de protestation. Une délégation représentant une partie des manifestants a en revanche été reçue en début d'après-midi, et a convenu de présenter des propositions d'évolution de la réglementation dans une semaine.
Six plateformes de mise en relation ont ensuite rencontré à leur tour le médiateur à Matignon. Arrivés peu après 16 heures, leurs dirigeants ont apporté des cartons contenant selon eux 150.000 lettres de soutien. «10.000 emplois», était-il écrit sur ces boîtes. «C'est un marché qui est en croissance et il faut créer les moyens de satisfaire cette croissance», a plaidé Yves Weisselberger, patron de la plateforme VTC Snapcar, ajoutant que «nous avons pu exprimer la détresse, le risque pour l'emploi de ces milliers de chauffeurs qui ont manifesté ces deux derniers jours». Même son de cloche sur le terrain: «On est en 2016, il faut accepter que le monde évolue», déclare Ahmed, VTC pour la plateforme américaine Uber, présent sur la place de la République. «Ca fait quatre ans que je cherche (un emploi) dans l'informatique, j'ai pas trouvé. Ils veulent qu'on devienne délinquants ou dealers?».

Les chauffeurs de VTC en colère paralysent l'accès à Roissy


Les chauffeurs de VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) ont entamé ce vendredi leur troisième jour de manifestation contre les mesures protaxis avec une opération escargot à Roissy, après des heurts nocturnes avec des taxis Porte Maillot à Paris.
Entre 5 h 30 et 7 h 30 environ, une quarantaine de VTC ont bloqué l'accès à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle depuis l'autoroute A1, avant que la police aux frontières ne fasse lever le blocage, a-t-on appris de source aéroportuaire.
Opération escargot
Les VTC effectuent depuis une opération escargot pour embouteiller les terminaux, la police aux frontières tentant de maintenir une voie de circulation pour les automobilistes.
Depuis 5 h 30, les chauffeurs de VTC en colère contre les mesures favorables aux taxis ont décidé de bloquer un accès à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Il s'agit de la voie qui arrive de l'autoroute A1. Une déviation a été mise en place pour les automobilistes venant de Paris.
Voir le reportage de nos confrères de BFMTV :
Un peu plus tôt dans la nuit, vers 1 h 30, Porte Maillot à l'entrée ouest de Paris, des jets de projectiles ont opposé des chauffeurs de VTC à une cinquantaine de chauffeurs de taxis, provoquant l'intervention des forces de l'ordre pour les séparer et la dispersion des deux parties.
« Sauver 10 000 emplois »
VTC et Loti ont également prévu de se retrouver dès vendredi matin 9 h place de la Nation, dans l'est de la capitale. Ils avaient levé jeudi vers 19 h un rassemblement place de la République, où la préfecture de police avait recensé environ 200 véhicules à la mi-journée.
Une cinquantaine se sont rendus en début de soirée à l'aéroport de Roissy, où ils ont bloqué partiellement un accès autoroutier, avant de faire demi-tour face à un déploiement de renforts de CRS.
Mot d'ordre du mouvement: « sauver 10 000 emplois dans un secteur où la demande existe ». La mobilisation des VTC survient une semaine après l'annonce par le gouvernement, sous la pression d'un mouvement de colère des taxis, de « contrôles incessants » pour traquer les chauffeurs de VTC « fraudeurs » (détenteurs d'une licence de transport collectif LOTI mais effectuant des courses individuelles, au mépris des règles).
Les VTC ont levé jeudi vers 19 h un rassemblement place de la République, où la préfecture de police avait recensé environ 200 véhicules à la mi-journée.
Les VTC ont levé jeudi vers 19 h un rassemblement place de la République, où la préfecture de police avait recensé environ 200 véhicules à la mi-journée. | EPA/MAXPPP
Un médiateur nommé
Jeudi, une réunion des représentants des VTC avec le médiateur nommé dans ce conflit s'était achevée sans résultat. Les représentants des nouveaux modes de transports ont été piqués au vif de n'être reçus que par le médiateur, le député PS Laurent Grandguillaume, alors que les taxis avaient été reçus par le Premier ministre lui-même vendredi dernier.
Les employeurs de VTC ont d'ailleurs « refusé la réunion » en signe de protestation. Une délégation représentant une partie des manifestants a en revanche été reçue en début d'après-midi, et a convenu de présenter des propositions d'évolution de la réglementation dans une semaine.
Six plateformes de mise en relation ont ensuite rencontré à leur tour le médiateur à Matignon. Arrivés peu après 16h00, leurs dirigeants ont apporté des cartons contenant selon eux 150.000 lettres de soutien. « 10 000 emplois », était-il écrit sur ces boîtes.
« Un marché en croissance qu'il faut satisfaire »
« C'est un marché qui est en croissance et il faut créer les moyens de satisfaire cette croissance », a plaidé Yves Weisselberger, patron de la plateforme VTC Snapcar, ajoutant que « nous avons pu exprimer la détresse, le risque pour l'emploi de ces milliers de chauffeurs qui ont manifesté ces deux derniers jours ».
« Il y a à quelques centaines de mètres d'ici des VTC qui sont en train de manifester, après les taxis, qui montrent la difficulté des changements qui sont à l'oeuvre dans nos sociétés et qui vont avec cette transformation », a constaté de son côté le ministre de l'Economie Emmanuel Macron lors des dix ans de l'Association française des éditeurs de logiciel et de solutions internet (Afdel).
« Et ce n'est pas le gouvernement qui, d'ailleurs, aura à décider quelque chose. Ce sont celles et ceux qui consomment de la mobilité, et celles et ceux qui offrent de la nouvelle mobilité. C'est ça qui va se passer. Alors on peut ralentir les choses, les accompagner, les accélérer, mais la révolution qui est à l'oeuvre, elle est formidablement décentralisée, déconcentrée, elle est dans la main de chacune et chacun », a poursuivi M. Macron.
Même son de cloche sur le terrain: « On est en 2016, il faut accepter que le monde évolue », déclare Ahmed, VTC pour la plateforme américaine Uber, présent sur la place de la République. « Ça fait quatre ans que je cherche (un emploi) dans l'informatique, j'ai pas trouvé. Ils veulent qu'on devienne délinquants ou dealers ? ».

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